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pas.
Zamet fronça le sourcil.
 Et vous, vous en avez beaucoup, continua Sully.
 Oh! je vous assure que la moitié au moins de ce que je possède....
 Est placée à Florence, chez le grand-duc, je le sais. Ce qui vous met très-bien avec ce prince, je suppose.
 Comment, s'écria Zamet avec inquiétude, vous savez....
 Je sais toujours où est l'argent, répliqua Sully; ce que je ne sais pas, c'est la façon de l'attirer chez nous. Oui,
vous avez un million d'écus là-bas. Que ne sont-ils ici!
 Monsieur, je vous assure....
 Ah ça! monsieur Zamet, si vous tombiez malade, ne laissez pas tout cet argent à Florence. J'en ai trouvé un
placement bien plus avantageux pour vous.
 Lequel donc?
 Supposez que le roi soit tout à fait séparé de madame la marquise; supposez qu'il se divertisse un peu çà et
là, tandis que l'on romprait son mariage avec la reine Marguerite; supposez encore que le roi se remarie....
 Ah! ah! dit Zamet en regardant de nouveau Sully qui grattait de sa canne avec indifférence les corbeilles
semées de givre.
 Est-ce que vous auriez quelque chose contre un mariage du roi? reprit Sully.
 Mais, selon... dit le Florentin en promenant ses yeux autour de lui, dans la crainte des espions.
 J'entends un bon mariage, cher monsieur Zamet, avec une princesse jeune, belle, si c'est possible, et riche
surtout.
 Cela peut se rencontrer.
 Vous n'avez personne en vue?
 Mais....
 Il y a une infante d'Espagne.
 Une moricaude, une guenuche.
 Il y a une princesse de Savoie.
 Les sept péchés capitaux, plus la misère.
 Il y a... ma foi, il y a la reine Elisabeth d'Angleterre.
XVII. AMBASSADES 145
La belle Gabrielle, vol. 2
 Voilà soixante ans que les médecins exigent qu'elle meure vierge.
 Peste! ce n'est pas le roi qu'il lui faut pour mari. Nous avons passé en revue toute l'Europe plus ou moins
nubile, n'est-ce pas?... Eh! mais non, mais en vérité non, cher monsieur Zamet, nous oublions quelqu'un.
 Qui donc? demanda le Florentin avec une naïveté qui faisait honneur à sa diplomatie.
 Mais quelqu'un de votre pays même... Est-ce qu'à Florence vous n'avez pas une princesse?
 Il est vrai.
 La fille du grand-duc de Médicis.
 La princesse Marie.
 Qui doit avoir, cette année?...
 Quelque vingt ans.
 Et qui est belle?
 Oh! une merveille.
 Un bon État; un peuple dodu, que la maison de Médicis a su engraisser à point.
 Les Médicis sont habiles.
 Je le crois bien; des gens qui ont un million d'écus à M. Zamet!... A propos, quel caractère a-t-elle cette
belle princesse-là!
 Je ne sais, et n'oserais dire.
 Vous devez savoir. Quelqu'un me racontait hier que vous avez chez vous sa soeur de lait, la fille de sa
nourrice.
En parlant ainsi, Rosny attachait sur Zamet son oeil gris, d'une trempe à fouiller jusqu'au fond d'une âme.
 Vous savez tout, monsieur, répliqua le Florentin en s'inclinant.
 Tout ce qui peut intéresser mon maître, oui, cher monsieur Zamet. Ainsi, voyez comme tout cela s'enchaîne
sans effort. Mettez les unes au bout des autres nos suppositions de tout à l'heure: la rupture du roi avec la belle
Gabrielle, ses passe-temps avec tous les masques qu'on lui fera trouver; car on peut lui faire trouver de jolis
masques, n'est-ce pas? Puis la dissolution du mariage avec Mme Marguerite; puis, nécessairement, un
nouveau mariage. Et admirez comme votre princesse florentine vient s'adapter à tout cela avec ce million
d'écus qui vous rapporteraient, soit un marquisat, soit un duché, soit de bons gros intérêts hypothéqués sur de
bonnes terres.
 J'aime trop le roi, dit Zamet palpitant de joie, pour repousser toutes ces suppositions. Mais que de
difficultés à vaincre.
 On dit votre petite compatriote un peu magicienne.
XVII. AMBASSADES 146
La belle Gabrielle, vol. 2
 C'est la maladie de notre pays.
 Il faudra que je me fasse faire par elle mon horoscope, dit Sully.
 A vos ordres, monsieur.
 Il suffit; vous pouvez être certain, monsieur Zamet, que je vous tiens pour un galant homme, bon ami de
notre bon roi.
Zamet s'inclina encore.
 Vous prêterez bien cinquante mille écus à la fin de ce mois, n'est-ce pas? Il va falloir distraire Sa Majesté
soit par la guerre, soit autrement.
 Je chercherai la somme, monsieur.
 Grand merci. Cette nouvelle va réconforter un peu le cher sire, qui ne sort pas de tristesse ou de colère
depuis avant-hier; c'est la première fois quo je l'ai entendu parler de se venger.
 Se venger de qui?
 Mais de celui qui a prévenu la marquise. Je crois, Dieu me pardonne, que le pauvre hère payera pour tout le
monde; mais, bah! si cela a pu divertir le roi, qu'importe! Monsieur Zamet, nous voilà au 27 décembre, j'ai
bien envie d'envoyer chercher demain nos cinquante mille écus.
 Oh! demain, c'est bien tôt.
 Voilà la marquise qui appelle ses gens. Je vous quitte, monsieur Zamet. Eh bien! à demain soir, le prêt, en
attendant tous ces intérêts que vous savez.
 Bien, monsieur.
 N'oubliez pas mon horoscope. Au revoir! [ Pobierz całość w formacie PDF ]
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